Rémunération : "La déclaration de guerre de Van Gorp me reste en travers de la gorge" (Dr Moens)

7 octobre 2016

Dr Marc Moens (ABSyM): « Luc Van Gorp entend écrire l’histoire. Il veut devenir l’homme qui aura fait table rase du système de convention mis sur pied en 1964 et qui a permis d’élever les soins de santé belges au rang des meilleurs et certainement des plus accessibles au monde. »


 

BRUXELLES 06/10 - Dr Marc Moens (ABSyM): « Luc Van Gorp entend écrire l’histoire. Il veut devenir l’homme qui aura fait table rase du système de convention mis sur pied en 1964 et qui a permis d’élever les soins de santé belges au rang des meilleurs et certainement des plus accessibles au monde. » Il a déclaré littéralement dans Knack qu’il voulait interdire le déconventionnement : « dès lors qu’on a reçu un numéro INAMI, il faut s’en tenir aux tarifs convenus. » Les médecins exigent que les institutions d’assurance maladie-invalidité se retirent de tous les conseils d’administration des hôpitaux (et aussi de certains hôpitaux universitaires où ils sont aujourd’hui complices des demandes de suppléments pouvant aller jusqu’à 400%), qu’ils n’exploitent plus de pharmacies, des commerces de bandagiste, des boutiques et des établissements de soins, etc…. Bref, qu’ils cessent d’être à la fois assureurs et prestataires de soins.


"Je ne suis pas d'accord avec ceux qui affirment que les médecins gagnent trop. Cela fait de nombreuses années déjà que l'ABSyM s'occupe à gommer progressivement les écarts et les tensions qui existent entre les revenus des différentes disciplines. Et avec succès, d'ailleurs. Les revenus les plus faibles parmi les médecins ont reçu de l' ABSyM au cours de la dernière décennie pas mal de revalorisations – vitales -, avec une attention toute particulière pour les généralistes (70% de revenus de plus au cours de ces dix dernières années).

 

Si Monsieur Van Gorp veut comparer les professions – comme la profession à propos de laquelle il s'est si particulièrement animé – le personnel infirmier – avec la profession médicale, alors il doit comparer aussi la formation (11 ans au moins pour un médecin-spécialiste contre trois ans au moins pour une infirmière ou un infirmier), les responsabilités, le nombre de services de garde et le nombre d'heures de travail (54 heures/semaine pour un médecin-spécialiste et 38 heures/semaine en moyenne pour le personnel infirmier. Ce dernier bénéficie de surcroît dans les hôpitaux et en fonction de l'âge d'une diminution conséquente de ses heures de travail avec le maintien du même salaire.

 

On a pu calculer au cours des réunions de la ‘Task Force' sur les assainissements, tout juste avant les congés d'été, que si ces « jours de compensation » (officiellement les jours de fin de carrière) étaient pris en compte à partir de 46 ans plutôt qu'à partir de 45 ans, cela permettrait de libérer un montant de l'ordre de 268 millions d'euros. Ce calcul n'a plus fait l'objet de discussions. En revanche, les médecins vieillissants voient en général leurs revenus diminuer en fin de carrière. Une autre possibilité de réaliser des économies n'a même pas été abordée : un bon dégraissage des coûts administratifs des mutuelles – disons de la moitié – rapporterait assez rapidement 540 millions d'euros à l'INAMI.       

 

Monsieur Van Gorp ne se trouvait pas dans la liste des noms les plus connus du récent classement des personnalités les plus renommées du secteur des soins de santé. Il souhaite apparemment y changer quelque chose de toute urgence avec cette déclaration de guerre. Le sieur Van Gorp n'a-t-il donc jamais entendu parler de l'effet boomerang ? Ou alors n'enseigne-t-on pas des choses aussi terre-à-terre au cours des études de philosophie et de théologie ? "

 

Marc Moens,

Président de la BVAS et du VAS

 

Source: Mediquality (07.10.2016)

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