Pourquoi je me réjouis du vaccin! (Dr Caroline Depuydt)

26 février 2021

J’ai publié une photo, hier, sur twitter en me réjouissant d’avoir reçu (enfin!) la 1ère dose de vaccin. Avec un petit emoji d’un soleil et d’un homme qui danse et en nous souhaitant bientôt plus de liberté. Je me suis faite tancer par Maggie De Block qui me rappelle que, si je suis vaccinée en priorité, c’est pour soigner les autres et pas pour danser.
 

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J’ai publié une photo, hier, sur twitter en me réjouissant d’avoir reçu (enfin!) la 1ère dose de vaccin. Avec un petit emoji d’un soleil et d’un homme qui danse et en nous souhaitant bientôt plus de liberté. Je me suis faite tancer par Maggie De Block qui me rappelle que, si je suis vaccinée en priorité, c’est pour soigner les autres et pas pour danser.

 

Je ne souhaite pas polémiquer avec Mme De Block, ça ne m’intéresse pas.
Mais je voudrais expliquer pourquoi je revendique de pouvoir me réjouir de l’avancée du processus de vaccination.
En tant qu’actrice de la santé mentale depuis maintenant bientôt 20 ans, je tente de défendre les droits de nos patients les plus précarisés et d’avoir des moyens suffisants pour leur prise en charge.

 

Moyens demandés à Mme De Block quand elle était ministre (et pas accordés…).

 

La crise Covid a singulièrement compliqué nos prises en charge. Augmentation des hospitalisations sous contrainte, augmentation des demandes d’hospitalisation ou de suivi, la population belge paie un lourd tribut psychique à la crise.
Dans ce contexte, les hôpitaux psychiatriques ont été les derniers à être servis en équipement de protection et ensuite en vaccins. Alors que nous devons gérer des clusters tant parmi nos patients (sans unité Covid auxquelles les référer) et parmi le personnel (avec tout son lot d’absentéisme et de surcharge de travail pour ceux qui restent).

 

Donc, oui, je me réjouis que les vaccins arrivent et qu’ils allègent un peu notre charge mentale et de travail.

 

En tant que soignants aussi, nous sommes au front, depuis plusieurs mois, pour tenir bon face à cette crise, faire preuve de créativité et d’inventivité pour maintenir des soins de qualité pour tous malgré la pandémie.
L’arrivée du vaccin va nous permettre de travailler moins dans la crainte permanente de contaminer et d’être contaminés. En effet, pas de télétravail pour les soignants, mais continuité des soins 24h/24 et 7J/7 sur place.

 

Nous devons gérer l’accueil de nombreux patients, un gros turnover et une augmentation donc du risque majeur d’être contaminé, comme d’ailleurs peuvent en témoigner de nombreux collègues qui ont été infectés. Il s’agit juste pour nous, soignants, de pouvoir continuer à assumer notre rôle dans des conditions décentes de sécurité. A ce titre là également, le vaccin est une fenêtre qui s’ouvre et de l’oxygène pour nous.

 

En tant que citoyenne enfin, j’ai comme tout le monde vécu (et je vis encore) la charge émotionnelle liée au Covid, les informations anxiogènes, chaotiques et parfois contradictoires. J’ai vécu l’éloignement de certaines personnes parce que j’étais soignante et donc à risque, j’ai vécu un deuil dans ma famille proche pendant le 2ème confinement, sans pouvoir ni m’arrêter, ni le vivre de façon sereine et entourée. Les soignants sont des êtres humains. Les êtres humains ont besoin d’espoir, d’empathie et de perspective.
Cette vaccination, c’est une perspective. Je suis étonnée de devoir défendre mon envie de célébrer cela, de ressentir de la joie et de l’optimisme. De se dire qu’ensemble, nous citoyens belges et européens, on va pouvoir un jour se revoir, s’embrasser et danser ensemble.

 

Mais j’ai reçu aussi beaucoup de soutien : ça fait chaud au coeur ! Merci de me montrer et même de clamer publiquement que nous avons encore en nous cette joie et cet humour.
Donc l’émoji de l’homme qui danse, c’est un symbole de ce que la vaccination représente pour moi : la joie de se retrouver, la liberté de circuler, l’optimisme et la résilience face à cette longue épreuve. 

 

Source : Médi-Sphère

 

 

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