Communiqué de presse ABSyM: Déshumanisation des soins

30 juin 2017

En réaction au rapport du KCE relatif à la capacité hospitalière nécessaire en 2025, notre président ABSyM, le Dr Marc Moens, réagit. 

D’ici 2025, le KCE souhaite fermer 9308 lits dont 41 maternités, soit une sur trois. Les services pédiatriques et de médecine interne seront drastiquement réduits. La concentration des soins est le mot d’ordre. Plus d’efficacité.

 

Nous pouvons le comprendre en partie: les précédents gouvernements ont subsidié des investissements excessifs et ont créé une surcapacité, souvent pour des raisons purement politiques. Mais ce que le KCE propose aujourd’hui est un champ de bataille.

 

Ce dernier oublie volontairement un certain nombre de préoccupations qui ont pourtant été mentionnées à plusieurs reprises. Si, au cours de l’un des prochains hivers, une épidémie de RSV survenait,  les bébés gravement malades ne trouveraient pas de lit pour cause de services pédiatriques surchargés. On ferait face aux mêmes problèmes dans les services de médecine interne en cas d’épidémie de grippe.

 

Le KCE n’accorde pas davantage d’attention au sort des médecins et du personnel hospitalier. Un gynécologue ne s’improvise pas tout à coup gériatre ; un pédiatre ou un spécialiste en radiothérapie ne devient pas non plus spécialiste en revalidation en un tournemain. Les universités continuent à former un nombre excessif de spécialistes qui, par la suite, ne trouveront pas de place sur le marché de l’emploi. Les exemples types sont la chirurgie, la gynécologie et la radiothérapie qui, sans surprise, seront les disciplines les plus durement touchées, comme le décrit le rapport. Si la ministre fédérale de la Santé publique veut réformer le paysage hospitalier, les ministres communautaires de la Santé publique et de l’Enseignement doivent adapter l’offre aux besoins de la population et non plus au besoin qu’ont les hôpitaux universitaires d’employer des collaborateurs bon marché. Les spécialistes hautement formés et qualifiés ne sont effectivement pas repris dans le staff universitaire mais font l’objet d’un dumping sur le terrain. Dans les hôpitaux, ce terrain se limitera fortement en chirurgie oncologique, pédiatrie, obstétrique et en radiothérapie.

 

Et last but not least. La médecine pratiquée au sein d’un hôpital ne doit pas seulement être synonyme de technicité et de rendement. La disponibilité, l’empathie et l’accessibilité sont tout bonnement balayées. Le domaine dans lequel nous excellons au niveau international se voit sacrifié au nom de l’efficacité. Explosion des burnouts parmi les prestataires de soins et listes d’attente pour les patients garanties.

 

Dr Marc Moens,

Président de l’ABSyM

 

À propos de l'ABSYM

Nous défendons une médecine libre avec un modèle de rémunération à l'acte, complétée par des forfaits.
Par exemple, en médecine générale, nous défendons toutes les formes de pratique et pas seulement les pratiques de groupe multidisciplinaires comme nos concurrents.

Le médecin généraliste solo doit pouvoir garder sa place.

En ce qui concerne les spécialistes, nous défendons tous les spécialistes y compris ceux qui exercent en dehors de l'hôpital.